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tuées au fond de la baie, démontrèrent du moins qu’ils mangent quelquefois des coquillages. Les habitations désertes dont je viens de parler étaient de petites huttes construites avec des perches et couvertes d’écorce. Nous aperçûmes plusieurs gros troncs d’arbres qui avaient été creusés par le feu, et nous pensâmes avec raison que ces troncs d’arbres leur servent de temps en temps d’habitations. Nous aperçûmes des vestiges de feu dans l’intérieur ou aux environs de ces demeures, et partout où il y avait des amas de coquillages ; ce qui est une preuve sûre qu’ils cuisent leurs alimens.

» Je passai environ une heure avec ceux des naturels qui entouraient nos bûcherons. Comme je n’avais à craindre aucune hostilité de leur part, je me rendis auprès du détachement qui coupait de l’herbe sur la pointe orientale de la baie. Ce détachement avait rencontré une belle prairie. On chargea les canots devant moi, et je retournai dîner à bord, où le lieutenant King arriva bientôt.

» Il m’apprit qu’au moment où je venais de quitter la côte, plusieurs femmes et quelques enfans abordèrent nos travailleurs, et que ces femmes et ces enfans lui furent présentés. Il leur donna les bagatelles qu’il avait avec lui : une peau de kangarou, qui n’était point apprêtée, flottait sur les épaules et autour de la ceinture des femmes. Nous la jugeâmes destinée à soutenir les enfans qu’elles portent quelquefois sur leur dos ; car elle ne couvrait pas les parties