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d’une sarcelle ou d’un millouin, dont ils diffèrent par la couleur. Ils se tenaient en assez grand nombre sur les flancs des collines, et même plus bas ; on en tua une quantité considérable ; nous les trouvâmes bons à manger ; ils n’avaient pas le plus léger goût de poisson. Nous en avions rencontré quelques-uns de la même espèce à l’île de Géorgie durant le second voyage du capitaine Cook.

» Le pétrel du Cap ou le pétrel damier, le petit pétrel bleu qu’on voit toujours à la mer, et le petit pétrel brun n’y sont pas nombreux ; mais nous trouvâmes un nid de pétrels de la première espèce, dans lequel il y avait un œuf de la grosseur de celui d’une poule. La seconde espèce, qui est plus rare, se tenait dans des trous qui ressemblaient à des terriers de lapins.

» Une autre espèce, qui est la plus grande de tous les pétrels, était plus abondante et si peu sauvage, que nous la tuâmes d’abord sur la grève, à coups de bâton. Ce pétrel est de la grosseur d’un albatros, et carnivore, car il mangeait des phoques ou des oiseaux morts que nous jetions dans la mer. Sa couleur est brune ; il a le bec et les pieds verdâtres : c’est sans doute celui que les Espagnols appellent quebrantra-huessos, et dont la tête est figurée dans le voyage de Pernetti aux îles Malouines.

» Nous ne vîmes sur la côte que des albatros gris, qu’on rencontre ordinairement à la mer dans les hautes latitudes australes ; j’en aperçus un posé sur la pointe d’un rocher : mais ils vol-