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de Noël, d’examiner le pays sous tous ses rapports ; il me communiqua ses observations, que je vais insérer telles qu’il me les a données.

» Aucune des terres découvertes jusqu’ici dans l’un et l’autre hémisphère à la même latitude n’offre peut-être un champ moins vaste aux recherches des naturalistes que l’île stérile de Kerguelen. La verdure qu’on y aperçoit lorsqu’on est à peu de distance de la côte donne l’espoir d’y trouver un assez grand nombre de plantes ; mais c’est une apparence trompeuse : en débarquant, nous reconnûmes qu’une petite plante, peu différente de quelques espèces de saxifrage, produit cette verdure ; elle croît en larges touffes qui s’étendent assez loin sur les flancs des collines, forme une surface assez grande, et croît sur une espèce de tourbe pourie, dans laquelle on enfonce à chaque pas d’un pied ou deux. On pourrait au besoin sécher cette tourbe et la brûler : c’est la seule chose que nous ayons trouvée propre à cet usage.

» Une autre plante est assez abondante sur les fondrières du penchant des collines ; sa hauteur est de près de deux pieds ; elle ressemble beaucoup à un petit chou qui est monté en graines ; les feuilles du collet de la racine sont nombreuses, grandes et arrondies ; elles sont plus étroites à la base, et terminées par une petite pointe ; celles de la tige sont beaucoup plus petites, oblongues et pointues ; les tiges,