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cond voyage au mois de février 1773, il coupa le méridien de cette terre dix-sept lieues seulement au sud de ce cap ; il l’aurait vue à cette distance par un ciel clair. Il paraît que le ciel fut serein lorsqu’il traversa ce parage, car il ne parle ni de brume, ni de ciel gris ; au contraire, il dit expressément qu’à cette époque il put faire des observations de latitude et de longitude ; d’où il résulte qu’il aurait dû découvrir cette terre, si elle se prolongeait plus loin au sud.

» Nous sommes en état de déterminer à quelques milles près l’espace en latitude qu’elle occupe ; il ne peut excéder de beaucoup 1° 15′ : quant à son étendue de l’est à l’ouest, ce point demeure indécis ; mais nous savons qu’elle ne s’étend pas à l’ouest jusqu’à 65°, puisqu’en 1773, je la cherchai vainement sous ce méridien.

» Les navigateurs français imaginèrent d’abord que leur cap Saint-Louis était la pointe avancée d’un continent austral. Je crois avoir prouvé depuis qu’il n’existe point de continent austral, et que la terre dont il est ici question est une île de peu d’étendue. J’aurais pu, d’après sa stérilité, lui donner fort convenablement le nom de l’île de la Désolation ; mais, pour ne pas ôter à M. de Kerguelen la gloire de l’avoir découverte, je l’ai appelée la terre de Kerguelen.

» M. Anderson ne laissa échapper aucune occasion, dans notre courte relâche au havre