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longitude est. La distance de l’une à l’autre est d’environ cinq lieues.

» Nous traversâmes le canal qui les sépare, et nous ne pûmes a l’aide de nos meilleures lunettes découvrir ni arbre ni arbrisseaux sur ces deux terres. Elles me parurent avoir une côte escarpée et remplie de rochers, excepté dans les parties du sud-est, où le terrain s’abaisse et s’aplatit : nous ne vîmes que des montagnes pelées, qui s’élevaient à une hauteur considérable, et dont les sommets et les flancs étaient couverts de neige. Je jugeai que la neige avait beaucoup de profondeur en plusieurs endroits : les parties du sud-est en offraient une quantité beaucoup plus grande que les autres, ce qui vient, selon toute apparence, de ce que le soleil y agit moins long-temps que sur les parties du nord et du nord-ouest. Le sol, dans les espaces où il n’était pas caché par la neige, présentait des teintes diverses, et il me sembla couvert de mousse, ou de cette herbe grossière qu’on trouve en quelques endroits des îles Falkland. On aperçoit à la côte nord de chacune des îles un rocher détaché ; celui qui est près de l’île méridionale a la forme d’une tour. Nous vîmes beaucoup de goémon sur notre route, et la couleur de l’eau indiquait des sondes ; rien n’annonçait un golfe : peut-être cependant y en a-t-il un près du rocher dont je viens de parler ; mais il doit être petit, et il ne promet pas un bon mouillage.

» Ces deux îles, ainsi que quatre autres, si-