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commandai à ceux qui en étaient chargés d’y prendre garde ; mais il paraît qu’ils n’eurent pas égard à mes plaintes.

» Deux ou trois jours avant notre arrivée au Cap, un bâtiment français qui retournait en Europe rompit son câble, et échoua à l’entrée de la baie, où il périt. On sauva l’équipage ; mais la plus grande partie de la cargaison fut ensevelie dans les flots, ou, ce qui est la même chose, fut pillée et volée par les habitans de la colonie. Les officiers français m’apprirent ces détails que les Hollandais ne pouvaient nier ; néanmoins, pour se disculper d’un crime qui déshonore un peuple civilisé, ils essayèrent de rejeter la faute sur le capitaine, qui, à ce qu’ils disaient, n’avait pas demandé une garde assez tôt.

» La Découverte arriva le 10 novembre au matin. Le capitaine Clerke me dit qu’il était parti de Plymouth le 10 août, et qu’il m’aurait joint une semaine plus tôt, si un coup de vent ne l’eût pas éloigné de la côte. Sa traversée dura sept jours de plus que la mienne. Il eut le malheur de perdre un de ses soldats de marine, qui tomba dans les flots ; d’ailleurs il ne fit pas d’autre perte, et son équipage arriva bien portant.

» D’après la permission que m’accorda le gouverneur, nous mîmes au pâturage notre bœuf, nos deux vaches avec leurs veaux, et le reste de notre bétail. On me conseilla de tenir près de nos tentes nos moutons, qui étaient au