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Après une traversée de deux mois et demi, la Résolution arriva au cap de Bonne-Espérance le 18 octobre.

« Les pluies, et la chaleur étouffante qui les accompagne, dit Cook, produisent très-souvent des maladies dans cette traversée. On peut craindre de voir la moitié de son équipage sur les cadres, et les capitaines des vaisseaux ne peuvent trop prendre de précautions ; ils doivent purifier l’air dans les entreponts par le feu et la fumée, et obliger les matelots à sécher leurs hardes toutes les fois qu’on en trouve l’occasion. On s’occupa de ces soins avec une assiduité constante à bord de la Résolution et de la Découverte : ils produisirent sûrement de bons effets ; car les fièvres étaient moins fréquentes que dans mes deux premiers voyages. Nous eûmes cependant le chagrin de trouver plusieurs voies d’eau dans tous les hauts. La chaleur brûlante de l’air avait ouvert les coutures ; elles étaient si mal calfatées, qu’elles laissaient passer une grande partie de la pluie dans le corps du vaisseau. La plupart des hamacs étaient mouillés, et les officiers qui occupaient la sainte-barbe furent tous chassés de leurs postes. La soute aux voiles prit de l’humidité ; la plupart de nos voiles de rechange, n’ayant pu être séchées assez tôt, essuyèrent des avaries considérables, et il fallut employer beaucoup de toile et de temps pour les mal réparer. Le même accident était arrivé à la soute aux voiles durant mon second voyage. Je re-