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culières, comme leurs noms semblent l’indiquer. Voici comment on les appelle : 1o. Ourou-Haddou ; 2o. Tamaoui ; 3o. Ta-àpi ; 4o. Atou Ariono ; 5o. Tania ; 6o. Tahou-Meonna ; 7o. Ota-Maouive[1] ; 8o. Ohvaï[2] ; 9o. Ohvatta ; 10o. Ta-Hua ; 11o. Tèou-t-eiya[3] ; 12o. Oma-dourou ; 13o. O-hvaddou. Le grand dieu Taroa T’Eay-Etoumou habite le soleil, qu’il a créé ; il est représenté sous la figure d’un homme qui a de beaux cheveux pendans jusqu’à terre ; il passe pour être la cause des tremblemens de terre : les naturels l’appellent alors O-Maoùi. Lorsque le capitaine Cook fit, en 1769, le tour de Taïti dans une chaloupe, il aperçut une figure grossière de ce dieu sous l’attribut d’O-Maoùi ; elle était dorée et couverte de plumes noires et blanches. C’est la seule fois que j’aie entendu parler d’une image ou d’une statue de leurs dieux ; et le capitaine Cook ne dit pas qu’on ait du respect pour cette grossière figure d’O-Maoùi. Suivant une tradition des Taïtiens, la grande divinité a créé les divinités inférieures, dont chacune a formé la partie du monde qui lui a été confiée ; l’un produisit les mers, un autre la lune, les étoiles, les oiseaux, les poissons, etc., etc. O-Maoùi, après avoir créé le soleil, saisit l’immense rocher Ote-Pàpa, sa femme, qu’il traîna de l’ouest à

  1. Ma-ou signifie un requin.
  2. Ohvaï est le nom d’une pierre ou d’un caillou.
  3. T’Eiya est le nom d’un poisson ou d’une voile de pirogue.