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misérables embarcations, ils mettent un monceau de terre, et par-dessus ils entretiennent un feu perpétuel, même en été. Outre la chair des phoques dont on a déjà parlé, ils se nourrissent de coquillages qu’ils font griller ; ils frissonnent et paraissent fort affectés du froid ; ils regardaient le vaisseau et ses différentes parties d’un air indolent et stupide, que nous n’avons remarqué dans aucune des nations du grand Océan.

» La baie Dusky est la partie la plus méridionale de la Nouvelle-Zélande où nous soyons abordés. L’observatoire de l’astronome était fixé à un canton qui gît par 45° 47′ de latitude sud. Cette baie, qui a plusieurs lieues d’étendue, se divise en bras de mers spacieux et remplis d’oiseaux de différentes espèces, et d’une quantité prodigieuse d’excellens poissons : des troupeaux nombreux de phoques couvrent ses rochers. Ces ressources devraient inviter les insulaires à s’y établir : nous n’y avons cependant trouvé que trois familles. Leurs huttes sont des bâtons fichés en terre, et mal couverts de glaïeuls et de joncs. Les naturels n’ont aucune idée de culture ou de plantations ; leurs vêtemens ne couvrent que la partie supérieure du corps, et laissent les jambes et les cuisses exposées à l’air ; ils s’accroupissent contre terre pour les cacher sous leurs manteaux, qui sont communément d’une malpropreté extrême ; ces trois familles semblaient indépendantes les unes des autres. En arrivant