Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

près les relations citées plus haut que tous les individus de la grande race vue par Byron, Wallis, Bougainville, La Giraudais et Duclos-Guyot, avaient des chevaux : les bourgades des Yacanna-Cunnihs n’en ont pas ; c’est même de là qu’ils tirent leur nom, car Yacanna-Cunnih signifie homme à pied ; et comme ceux qu’ont observés le capitaine Cook dans son premier voyage, et plusieurs navigateurs hollandais et français, n’avaient point de chevaux, et naviguaient ordinairement sur des canaux d’écorce, cette particularité confirme l’assertion de Falkner : il est cependant possible que les habitans des parties les plus occidentales de la Terre du Feu descendent des Key-yous, tribu des Huillichés, qui appartiennent à la nation des Moluchés, et qui sont petits de taille, mais trapus. Les individus que nous avons rencontrés dans la baie de Noël leur ressemblaient réellement un peu : ils étaient petits, trapus, avaient la tête grosse, le teint d’un brun jaunâtre, les traits grossiers, le visage large, les os des joues proéminens, le nez plat, les narines et la bouche grandes, la physionomie sans expression, les cheveux noirs et lisses qui pendaient autour de la tête d’une manière désagréable, la barbe peu fournie et courte, tout le haut du corps annonçant la force, les épaules et la poitrine larges, le ventre étroit et aplati, le scrotum très-long, les cuisses minces et maigres, les jambes pliées, les genoux larges, et les pointes du pied tournées en dedans ; les pieds ne