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commerce perpétuel avec des étrangers fait que les races ne se maintiennent pas pures ; la corruption et la débauche des peuples polis rend d’ailleurs la confusion des races encore plus fréquente. Cette dépravation est portée si loin, qu’O-maï lui-même est devenu l’objet de la convoitise de quelques Anglaises de haut rang. Les Puelches au contraire, et les autres Patagons, vivent dans un pays peu fréquenté par des nations différentes de la leur : leurs voisins, les Espagnols du Chili et du Rio-de-la-Plata, ayant très-peu de communication avec eux, ils ont le bonheur de n’être pas troublés par les incursions et les déprédations de ces dangereux ennemis. Ils tirent aisément leur subsistance de la chasse et de leurs nombreux troupeaux sur un sol fertile en pâturages, d’une étendue immense, borné par la mer, et séparé des autres nations par de hautes chaînes de montagnes : cette position empêche l’abâtardissement de leur noble race. Les mariages se faisant toujours parmi des individus d’une grande taille, la haute stature et la force du corps deviennent plus fixes, et déterminées d’une manière plus invariable ; il ne faut pas oublier que, comme la croissance du corps dépend aussi des alimens, du climat et de l’exercice, tout concourt à rendre les Patagons plus forts, plus robustes et plus grands. La chasse leur procure toute sorte de gibier ; le climat est assez doux, et ils ont d’ailleurs des vêtemens de peaux. Enfin ils sont rarement en repos ; ils