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avec un verrat et une truie. Ces animaux fourniront peut-être un jour de nouveaux alimens à ces insulaires.

» 2o. Le teint des habitans de Tanna, l’une des Nouvelles-Hébrides, est presque aussi noir que celui des insulaires dont on vient de parler ; quelques-uns seulement l’ont un peu plus clair. Les extrémités des cheveux de ceux-ci sont d’un brun jaunâtre ; les cheveux et la barbe des autres sont toujours noirs et crépus, et quelquefois laineux. En général, ces insulaires sont grands, robustes, bien faits, et ne sont nullement gros ; ils ont des traits mâles et remplis de hardiesse ; bien peu ont une physionomie désagréable. Le teint des femmes ne diffère pas de celui des hommes. Celles qui ne sont pas mariés sont bien faites ; mais presque toutes sont laides, quelques-unes même sont affreuses. Je n’en ai aperçu que deux qui eussent des traits passables et le visage riant ; les deux sexes ont les oreilles percées de grands trous, ils y portent plusieurs gros anneaux d’écailles de tortue : la cloison des narines est trouée aussi, et ils y placent un petit bâton ou une pierre blanchâtre cylindrique. Leurs cheveux sont frisés d’une manière particulière, ce qui fait ressembler leur tête au corps d’un porc-épic qui a redressé ses piquans. Les hommes sont tout nus, seulement ils enveloppent leurs parties naturelles de feuilles attachées par un lien à une corde qu’ils nouent autour de leur ceinture : ils gravent des figures sur leur