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Nouvelle-Hollande, est habitée par une race d’hommes absolument différente des naturels de cette dernière terre, qui sont très-minces, et ils diffèrent à plusieurs égards de tous les insulaires appartenant à la première race répandue sur les îles orientales du grand Océan. La plupart des habitans de la Nouvelle-Calédonie sont grands et robustes ; il n’y en a point au-dessous d’une taille ordinaire ; mais les femmes, qu’on y soumet aux travaux les plus pénibles et les plus vils, sont communément petites. Tous ces insulaires ont le teint noirâtre, ou plutôt enfumé, les cheveux crépus, mais peu laineux ; la barbe touffue, les traits mâles et prononcés ; ils se fendent le bas de l’oreille, et ils l’élargissent comme les habitans de l’île de Pâques. J’ai vu un homme qui y portait dix-huit pendans d’écaille de tortue d’un pouce de diamètre et de trois quarts de pouces de largeur : de beaux contours dessinent leurs membres forts et nerveux. En général, les traits des femmes sont grossiers ; elles ont le visage rond, les lèvres épaisses, la bouche large ; très-peu ont la physionomie agréable ; elles ont cependant les dents belles, les yeux vifs, les cheveux bien bouclés ; le corps de celles qui n’ont pas fait d’enfans est bien proportionné. Ce peuple est d’un caractère doux, bienfaisant et obligeant pour les étrangers ; mais un sol ingrat, leur fournissant à peine une maigre subsistance, ne pouvait nous donner ni racines ni végétaux. Nous y avons laissé un chien et une chienne,