Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un sourire agréable égaie leur physionomie : leur taille est élégante, toutes leurs actions ont de l’aisance et de la liberté. Nous avons observé dans la foule, à Tongatabou, une jeune fille d’environ douze ans, qui avait des traits d’une régularité parfaite, le visage ovale et un charme inexprimable dans l’expression de la physionomie : ses yeux étaient vifs, brillans, pleins de vivacité ; ses longs cheveux frisés flottaient négligemment sur ses épaules ; des fleurs odoriférantes leur servaient de parure ; ses mouvemens étaient pleins de grâces : elle tenait dans ses mains cinq pommes qu’elle jetait et qu’elle rattrapait en l’air avec une habileté et une adresse étonnante.

» Le caractère de ce peuple est réellement aimable : sa conduite amicale à notre égard, quoique nous lui fussions absolument étrangers, ferait honneur à la nation la plus civilisée ; chaque famille nous présentait des alimens et de l’eau de coco avec une hospitalité vraiment patriarcale : toutes leurs actions annonçaient une âme généreuse et une charmante simplicité de mœurs ; ils ont cependant quelques-uns des petits défauts que nous avons observés parmi les Taïtiens. Leurs meubles, leurs armes, leurs manufactures, leur agriculture et leur musique supposent un esprit inventif et un goût délicat.

» 4o. Après cette nation, passons à une peuplade peu nombreuse, à celle de l’île de Pâques : elle n’est pas de plus de neuf cents indi-