Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

clous. Quoique très-nombreux et bien armés, ils n’essayèrent pas de nous insulter. Je ne sais pas cependant ce qu’ils auraient fait si nous avions demeuré davantage à terre, car leur nombre augmentait à chaque moment.

» 3o. Les habitans des îles des Amis ne le cèdent guère ou même pas du tout à ceux des Marquésas pour la beauté. Leur teint est un peu plus brun que celui du bas peuple des îles de la Société : cette teinte d’un brun clair se rapproche beaucoup du rougeâtre ou de la couleur de cuivre, et ne peut par conséquent passer pour une nuance de noir ; les personnages les plus distingués, et la plupart des femmes ont un teint qui approche de celui des Taïtiens, qui l’ont le plus clair. Leur taille est plutôt au-dessus qu’au-dessous de la moyenne ; leurs traits sont mâles et réguliers ; les hommes ne laissent pas croître leur barbe très-longue : ils la coupent avec deux coquilles aiguisées ; leurs oreilles sont percées de deux trous dans lesquels ils placent un petit bâton : leur corps n’offre pas ces contours si beaux et presque féminins des chefs des îles de la Société, mais se distingue par les belles proportions et l’expression de la vigueur : un travail modéré procure à leurs muscles le degré de développement convenable. La taille des femmes est presque égale à celle des hommes ; il n’y a parmi eux personne d’aussi gras que dans les îles de la Société : leur teint brun convient à leurs traits réguliers, à leurs visages ronds, à leurs yeux grands et animés ;