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ont des traits réguliers et agréables, et le visage ovale ; mais les hommes faits tatouent leur corps et leur visage en bandes, en cercles, en lignes, en échiquiers, et ils serrent ces figures si près les unes des autres, que, malgré leur régularité, elles les rendent laids. Les jeunes gens sont pour l’ordinaire très-beaux ; ils serviraient d’excellens modèles pour un Ganymède. La physionomie des femmes est douce et intéressante ; tout leur corps est de la symétrie la plus parfaite ; les extrémités des doigts, des épaules, et les contours de toutes leurs formes sont admirables ; leur taille égale la taille moyenne des hommes : il y en a très-peu, et peut-être n’y en a-t-il aucune qu’on puisse appeler petites. Ces insulaires nous ont paru affables, civils et hospitaliers : ils ont beaucoup de curiosité, et cette légèreté qui forme le caractère général des nations placées sous le tropique ; mais notre relâche parmi eux ayant été très-courte, nous ne pouvons pas donner des détails plus particuliers.

» Nous ne sommes restés qu’une demi-heure à Téoukéa, l’une des îles basses situées entre les Marquésas et Taïti, et nous avons observé que les naturels des deux sexes sont d’une couleur très-brune, de stature moyenne, robuste et bien proportionnée, et qu’ils ont des cheveux noirs : ils ont sur la poitrine, sur le corps, et quelquefois sur les mains, des figures tatouées. Ils nous firent un bon accueil ; et échangèrent des cocos et des chiens contre des