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spectacles dramatiques respirent la volupté. L’hospitalité est d’ailleurs une de leurs vertus ; et s’ils aiment à voler les étrangers, c’est parce que les trésors qu’on offre à leurs yeux excitent chez eux des tentations violentes. À la guerre ils se battent avec bravoure ; en un mot, ils sont aussi aimables que peut l’être une nation sortie récemment de l’état de nature.

» 2o. Les habitans des Marquésas sont les plus beaux hommes du grand Océan, après ceux des îles de la Société : en général leur teint est plus basané, parce qu’ils vivent sous les 9° 57′ sud, par conséquent plus près de la ligne ; ils sont d’ailleurs plus accoutumés à ne point se couvrir le corps : on voit cependant parmi eux des individus un peu plus blancs : les femmes, qui sont communément couvertes, sont presque aussi blanches que celles des îles de la Société : en général les hommes sont forts, nerveux et bien faits ; mais aucun n’est aussi charnu que les Taïtiens. Cette différence provient, je crois, de ce qu’ils ont plus d’activité. Comme la plupart vivent sur les flancs et au sommet des hautes montagnes, où leurs habitations ressemblent à des repaires d’aigles placés sur les cimes inaccessibles des rochers, ils doivent naturellement avoir le corps grêle et mince, puisqu’ils gravissent souvent ces montagnes élevées, et qu’ils respirent un air fort vif dans des cabanes presque toujours enveloppées de nuages. Ils ont la barbe noire et de beaux cheveux. Les femmes et les jeunes gens