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hommes forts et vigoureux qui pourraient presque le disputer à ceux de la première par la taille et la force ; mais, dans ces cas, les traits caractéristiques généraux font connaître à laquelle des deux divisions principales appartiennent tels ou tels insulaires.

» 1o. Taïti et les îles de la Société voisines offrent les plus beaux individus de la première race ; la nature semble s’y livrer, dans la formation des hommes, à cette richesse, à cette profusion et à cette variété que nous avons observées parmi les végétaux : elle ne se borne pas à un seule type ou modèle. Le bas peuple y est plus exposé à l’air et au soleil ; il fait toutes sortes d’ouvrages sales ; il déploie sa force dans les travaux de l’agriculture, de la pêche ; dans l’art de ramer et de construire des maisons et des pirogues ; enfin il n’a pas toujours des alimens à discrétion. Voilà pourquoi on y observe déjà une dégénération qui rapproche ces hommes de ceux de la seconde race ; néanmoins ils conservent toujours des restes du type original, qui se montre dans toute sa perfection parmi les chefs ou éris et les insulaires d’un rang distingué. Leur peau est moins basanée que celle d’un Espagnol, et n’est pas aussi jaune que celle d’un Américain. Elle est d’une nuance plus légère que le teint le plus blanc d’un habitant des Antilles ; en un mot, c’est un blanc mêlé d’un jaune brunâtre ; mais la teinte n’est point assez forte pour que, sur la joue de la plus blanche de leurs femmes,