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» M. Pennant a rétabli à sa véritable place le genre des manchots, qui avait été confondu parmi les genres des albatros et des pailles-en-queue, qui lui sont absolument étrangers. Le pingouin magellanique de Pennant, les deux espèces de Linné mal classées, et nos trois nouvelles espèces, l’ont augmenté considérablement : quoique l’épaisseur du bec varie, il a cependant le même caractère dans tous, excepté que quelques espèces ont la partie inférieure tronquée ; les narines sont toujours des ouvertures linéaires, ce qui prouve de nouveau qu’ils sont distingués des albatros. Tous ont les pieds exactement de la même forme ; ils ont seulement les moignons des ailes étendus en nageoires par une membrane ; et couverts de plumes placées si près les unes des autres, qu’elles ressemblent à des écailles : outre la forme du bec et du pied, cette particularité les distingue d’ailleurs du genre des macareux ; car ces derniers sont quelquefois incapables de voler, non pas parce qu’ils manquent de plumes, mais parce qu’ils en ont de trop courtes. Le corps des manchots est entièrement couvert de plumes oblongues, épaisses, dures et luisantes, qui forment une cotte de maille impénétrable à l’eau : cette cuirasse leur est nécessaire, car ils sont obligés de vivre presque continuellement dans la mer ; ils sont confinés dans les zones tempérées et froides, du moins je n’en connais point entre les tropiques.