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baie, une masse énorme tomba, et fit un bruit pareil à celui du canon.

» Ces masses sont absolument les mêmes que celles qu’on trouve dans les havres du Spitzberg : la glace ressemblait beaucoup à ces îles détachées que nous avions vues flotter en grande quantité dans les hautes latitudes méridionales.

» L’intérieur du pays n’était ni moins sauvage ni moins affreux. Les cimes des rochers se perdaient dans les nues, et les vallées étaient couvertes d’une neige éternelle ; on ne voyait pas un arbre, pas le plus petit arbrisseau : les seuls végétaux que nous y remarquâmes furent une sorte de graminée grossière, dont le chaume était fort, et qui croissait en touffes (dactylis glomerata), la pimprenelle, et une plante pareille à la mousse, qui sortait des rochers.

» Les rochers sont d’un schiste gris bleuâtre, en couches horizontales ; plusieurs fragmens de ce schiste couvraient partout la grève. Autant que nous pûmes les examiner, ils ne contenaient pas de minéraux.

» Les phoques étaient assez nombreux, mais plus petits que ceux de la Terre des États : peut-être que nous ne vîmes guère que des femelles, car les côtes fourmillent de leurs petits : nous n’en aperçûmes aucun de l’espèce que nous appelons lions ; mais il y en avait quelques-uns de ceux que le rédacteur du Voyage d’Anson décrit sous ce nom.