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s’applique aussi au règne animal ; on n’a jamais remarqué une grande variété de quadrupèdes sur les petites îles : c’est de l’intérieur de l’Afrique, de l’Inde, et peut-être aussi de la Nouvelle-Hollande, qu’il faut attendre de nouvelles espèces ; et c’est là que les gouvernement devraient envoyer des naturalistes.

» Les cétacés que nous avons vus dans la mer du Sud sont le gibbar (balæna physalus), la baleine à museau pointu (balæna rostrata), le nord-caper (balæna glacialis), l’orque, le dauphin vulgaire, et le marsouin. Les deux derniers se trouvent par tout l’Océan, depuis la ligne jusqu’au cercle polaire antarctique ; nous n’avons pu examiner qu’une seule femelle du dauphin, qui répondait parfaitement aux descriptions des différens zoologistes. Elle fut harponnée, et nous la mangeâmes.

» Les oiseaux du grand Océan et de la Terre du Feu sont nombreux, et offrent une variété considérable d’espèces : on y remarque deux genres absolument nouveaux, et un troisième (le manchot) qu’on a jusqu’ici confondu avec d’autres. Tous ces oiseaux vivent tranquilles dans chaque buisson et sur chaque arbre : les naturels ne les troublent presque jamais : ils égaient les bois par des chants continuels, et leur plumage varié contribue à la splendeur de la nature. On croit communément que les oiseaux de couleurs diversifiées ne chantent pas bien ; mais, sans parler du chardonneret ordinaire, qui est peut-être un des plus beaux