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de chaque hutte ; le coq y déploie, au milieu de son sérail, son joli plumage, ou bien il se juche sur les arbres fruitiers pour s’y reposer ; les petits oiseaux gazouillent tout le jour sur les branches, et de temps en temps le roucoulement amoureux des pigeons frappe l’oreille comme au milieu de nos bois. Les naturels s’occupent au bord de la mer à pêcher. Ils prennent des poissons dont les couleurs, surtout quand l’animal est près de mourir, varient à chaque instant, ou bien ils ramassent sur les récifs des coquillages connus, à la vérité, des naturalistes, mais dignes de l’attention du philosophe, qui admire l’élégance merveilleuse de la nature dans ses productions les plus communes comme dans les plus rares. Ce qui accroît encore le charme de ce spectacle, c’est que l’on ne rencontre point d’insectes incommodes dans cet heureux pays ; les moucherons et les mousquites n’y infestent pas les habitans comme dans les autres régions du tropique : les bêtes de proie et les reptiles venimeux n’y troublent jamais leur tranquillité.

» Si nous passons de là dans la zone tempérée, quel brusque changement, et quelle différence entre ces campagnes riantes, séjour de la félicité domestique, et les déserts de la Nouvelle-Zélande ! Ici les montagnes de rochers, les forêts, la nature humaine, tout porte l’empreinte de l’état sauvage : les animaux y sont moins heureux qu’entre les tropiques ; les faucons et les chouettes, tyrans des bois, y