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un joli vent du sud-ouest ; je gouvernai le long de la côte, à la distance de quatre ou cinq milles, jusqu’à sept heures ; voyant alors l’apparence d’un goulet, je m’y dirigeai. Dès que nous approchâmes, de la côte, on mit en mer un canot sur lequel je montai avec MM. Forster et le docteur Sparrman, afin de reconnaître la baie avant d’y conduire le vaisseau : quand je quittai la Résolution, nous étions à environ quatre milles de la côte, la sonde rapportait quarante brasses. Je continuai à sonder sur la route, mais je ne trouvai point de fond pour trente-quatre brasses, longueur de la ligne que j’avais dans la chaloupe ; cette ligne fut aussi trop courte pour sonder la baie dans tous les endroits où je la remontai ; elle est large d’environ deux milles, et bien à l’abri de tous les vents ; je jugeai qu’elle peut avoir un bon mouillage. Comme j’étais résolu de ne pas y mener le vaisseau, je ne crus pas devoir employer mon temps à examiner ces lieux ; car il ne me paraissait pas probable qu’aucun navigateur dût profiter de mes découvertes : je débarquai en trois différens endroits, déployai notre pavillon, et pris possession du pays au nom du roi d’Angleterre, en faisant une décharge de mousqueterie.

» Le fond de la baie et les environs de chaque côté se terminaient par des rochers de glace perpendiculaires d’une hauteur considérable. Il s’en détachait continuellement des morceaux : pendant que nous étions dans la