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ques-uns de ces goémons ne prennent jamais racine sur un point solide, et croissent sur la mer, où le vent les ballotte, ainsi que d’autres plantes aquatiques ou des rivages. Mais, en supposant que cela n’est pas, il est aisé de concevoir que les gros vents d’ouest, presque constans dans ces parages, détachent ces goémons et les portent par tout l’Océan. Si cette dernière circonstance était bien constatée, il est probable que les goémons, une fois arrachés, commencent à dépérir ; et, à la seule inspection de l’état de ces plantes, on pourrait peut-être former une conjecture hasardée sur le voisinage des terres.

Du règne animal.

» Les îles du grand Océan et les côtes des terres australes offrent une quantité assez considérable d’animaux, quoique ces animaux soient bornés à un petit nombre de classes. Nous avons vu par quels degrés la nature descend de l’émail charmant des îles de la Société à l’horrible stérilité de la terre de Sandwich ; de même le règne animal, magnifique, enchanteur, riche entre les tropiques, est difforme, dégoûtant et pauvre sur les côtes australes. On est ravi en parcourant les bocages de Taïti, qui offrent à chaque pas les points de vue champêtres les plus simples, les plus agréables ; on aperçoit le bonheur et la richesse. On ne voit de tous côtés que des troupeaux de cochons et de chiens couchés près