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bre des étamines irrégulier et indéterminé, et la forme et le nombre des stigmates différens dans presque chaque espèce. Il est donc juste de rendre ce genre à la gynandrie, à laquelle il appartient véritablement, et avec lequel sa fructification est parfaitement d’accord : mais, en supposant même que des espèces de poivres ont régulièrement deux étamines dans chaque fleur, cette particularité ne suffira pas pour les ôter de cette classe, puisque nous voyons les arum sequinum, macrorizon, et esculentum, le dracontium et le pothos, qui ont régulièrement quatre, six ou sept étamines autour de chaque germe, rester pourtant dans la gynandrie-polyandrie.

» Tel est le résultat de nos observations sur la classification des plantes, et sur les classes que renferment principalement les îles du grand Océan. J’ajouterai seulement, touchant les descriptions et les définitions des espèces données par Linné, qu’en général nous les avons trouvées exactes pour les plantes d’Amérique, mais un peu moins pour celles des Indes orientales ; différence dont je vais tâcher d’expliquer l’origine. Les plantes d’Amérique ont été examinées et décrites sur leur propre sol par les plus habiles botanistes de ce siècle, Loefling, disciple de Linné ; Jacquin, Browne, Jussien, etc. ; au contraire, celles de l’Inde sont surtout connues par les herbiers, et par les descriptions inexactes, infidèles, et point du tout scientifiques, des botanistes du der-