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Océan, où l’arbre à pain seul a quatre ou cinq variétés et le dragonnier pourpre deux ; le tacca, dans son état cultivé, a un aspect tout différent du tacca sauvage, et le bananier varie presqu’à l’infini, comme notre pomme. Le règne végétal fournit aux naturels des terres équatoriales du grand Océan la plus grande partie de ce qui leur est nécessaire pour leur nourriture, leur habillement, leur habitation, leurs meubles, en un mot tous leurs besoins. Les habitans de la Nouvelle-Zélande, au contraire, vivent surtout de poisson, et les plantes spontanées leur fournissent des vétemens, de manière qu’ils ne s’occupent point de l’agriculture, particulièrement dans l’île méridionale. La plante dont ils font leurs étoffes, leurs lignes de pêche, leurs cordages, etc., forment un nouveau genre, que nous avons appelé phormium, et appartient proprement à l’ordre naturel des liliacées qu’elle rapproche intimement des glaïeuls ; mais dans les îles du tropique, où le climat conduit à la civilisation, les naturels aiment la variété dans les alimens, la commodité dans l’intérieur, la propreté et les ornemens dans leurs vêtemens : il arrive de là qu’ils cultivent à peu près cinquante espèces différentes de plantes, outre qu’ils en emploient plusieurs de spontanées. Le peu de travaux qu’entraîne l’agriculture, et les avantages considérables qui en résultent pour eux, ainsi que pour les insulaires des îles des Amis, font que le nombre des plantes cultivées sur ces îles