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plus grand nombre de plantes d’Amérique que de plantes de l’Inde ; et à mesure qu’on avance à l’ouest, la ressemblance des végétaux avec ceux de l’Inde se montre davantage : cette règle générale a cependant des exceptions ; par exemple, le gardenia et le mûrier à papier, qui sont tous les deux des plantes des Indes orientales, ne se trouvent que sur les îles des Amis et les îles de la Société, qui font partie des groupes orientaux ; le tacca pinnatifida, qui est une plante des Moluques, décrite d’abord par Rumphius, ne se rencontre qu’aux îles de la Société ; d’un autre côté, des espèces d’Amérique ne frappèrent nos regards que lorsque nous eûmes atteint les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie, qui sont cependant, de toutes les îles du grand Océan, les plus éloignées de ce continent : une partie de ces exceptions provient peut-être de ce que les habitans, étant plus civilisés aux îles de l’est, ont apporté avec eux des plantes de l’Inde que les autres ont négligées : on peut aussi expliquer par là l’introduction des espèces spontanées de l’Inde dans ces îles les plus orientales ; car j’ai déjà observé que probablement elles ont été transportées parmi les semences des espèces cultivées. J’ajouterai, à l’appui de ces conjectures, que les espèces de l’Inde se trouvent communément sur les plaines des îles de la Société, et les espèces spontanées de l’Amérique sur les montagnes. Un petit nombre de plantes est commun à tous