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nent probablement des plantes que les premiers habitans de ces îles ont apportées avec eux des Indes orientales, leur demeure primitive ; il est par conséquent très-naturel qu’elles soient connues ; mais avec ces plantes cultivées, il est vraisemblable qu’il a pu venir aussi des semences de plusieurs plantes sauvages indigènes également des Indes orientales, et par conséquent connues des botanistes. Les nouvelles plantes ne peuvent donc être que des indigènes de ces îles, et celles qui ont échappé aux observations des Européens dans les Indes.

» Les trois cent quatre-vingts espèces que nous avons trouvées dans les îles du tropique ne composent pas toute la Flore de ces terres ; car nous n’avons pas eu assez de temps pour faire des recherches de botanique. Je suis porté à croire qu’en parcourant les campagnes attentivement, on en doublerait presque le nombre ; mais ce travail exigerait plusieurs années. Les îles qui semblent promettre davantage, sont les Nouvelles-Hébrides, parce qu’elles sont grandes, non cultivées, mais très-fertiles. La jalousie des insulaires ne nous a pas permis d’y faire des découvertes ; d’après les rivages du pays, nous pouvons juger de l’intérieur : afin de prouver, par exemple, que nous avons eu souvent des indications de nouvelles plantes sans que nous ayons pu les trouver, je ne parlerai que de la muscade sauvage de l’île de Tanna ; nous nous en sommes procuré plusieurs sans pouvoir jamais rencontrer l’arbre.