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en apparence, et absolument couverte de glace et de neige (excepté sur quelques rochers), et incapable, suivant toute apparence, de produire une seule plante ; elle est enveloppée de brumes presque continuelles ; nous ne pouvions l’apercevoir que par intervalles ; alors même nous n’en découvrions que les cantons les plus bas. Un volume immense de nuages occupe sans cesse le sommet des montagnes, comme si l’aspect de toutes ces horreurs était trop épouvantable pour être regardé par l’œil de l’homme ; mon imagination frissonne encore à son souvenir, et s’éloigne avec précipitation d’un objet si triste.

» Il résulte de ce qui précède que le froid rigoureux des régions antarctiques étouffe à peu près le germe des végétaux ; que les pays des zones tempérées produisent une diversité de plantes qui n’ont besoin que du secours de l’art pour égaler la richesse de la zone torride, et enfin que le climat et la culture donnent aux îles du tropique une végétation abondante ; mais le nombre des végétaux est communément proportionné à l’étendue du pays : voilà pourquoi les continens ont été remarquables dans tous les temps par l’immensité de leurs richesses en botanique. Celui de la Nouvelle-Hollande, entre autres, examiné dernièrement par MM. Banks et Solander, récompensa si bien leurs travaux, qu’ils donnèrent à un de ses havres le nom de baie de la Botanique. Les îles produisent un nombre plus ou moins grand