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le céleri, que la Providence a répandu sur la plus grande partie du globe, et qui est un des meilleurs antiscorbutiques connus. La côte nord-est de la Terre du Feu est disposée en pentes douces, et offre, au pied des montagnes, une plaine étendue ; mais nous n’y avons pas débarqué.

» En examinant les côtes stériles de la Terre du Feu, nous n’imaginions pas de pays plus affreux ; mais, après avoir navigué quelque temps à l’est, nous rencontrâmes sous la même latitude l’île de la Nouvelle-Géorgie, qui paraît si horrible, qu’avant d’y aborder nous la prenions pour une masse de glace. Il n’existe pas sur le globe de montagnes dont la forme soit aussi hachée et aussi aiguë : au milieu de l’été elles sont couvertes de masses de neige, presque jusqu’au bord de l’eau, où sans doute les végétaux sont plus abondans. Ce n’est que sur les pointes de terre que leur position rend accessibles à l’action du soleil que cette croûte gelée parvient à fondre, et que le rocher mis à nu montre son aspect noir et repoussant. Nous ne trouvâmes dans la baie de Possession que deux espèces de plantes, l’une nouvelle, particulière à l’hémisphère austral (ancistrum decumbens), et l’autre, une graminée déjà connue (dactylis cespitosa) : la maigreur et la petite taille de toutes les deux annoncent la misère du pays.

» Mais, comme si la nature eût voulu nous convaincre qu’elle peut produire une terre encore plus hideuse, nous en avons découvert une, quatre degrés au sud de celle-ci, plus haute