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leur croissance étaient préférables, et d’un goût pareil à celui d’un mauvais bœuf ; mais il était impossible de toucher à celle des vieux lions et des vieux ours de mer.

» On quitta l’île du Nouvel-An le soir du 3 janvier 1775. Le lendemain, le vent du sud-est continua à souffler grand frais jusqu’à six heures du soir, qu’il sauta au nord-ouest en rafales violentes, qui nous assaillirent si subitement, que, n’ayant pas le temps de serrer les voiles, nous perdîmes un mât de perroquet, le bout-dehors d’une bonnette et une bonnette ; la bourrasque finit par une grosse pluie ; mais le vent resta au sud-ouest. Notre route fut sud-est, dans la vue de découvrir la côte étendue que marque Dalrymple dans sa carte, et où l’on place le golfe de Saint-Sébastien. Je projetai d’attaquer la pointe occidentale de ce golfe, afin d’avoir toutes les autres parties devant moi. Doutant un peu de l’existence de cette côte, cette route me parut la meilleure pour éclaircir cette matière, et reconnaître la partie australe de cet océan.

» Le 14 janvier, par 53° 56′ sud, et 39° 24′ ouest, on vit quelque chose que l’on prit d’abord pour une île de glace ; mais, dans la soirée, on reconnut que c’était une terre d’une hauteur considérable. En consultant le journal de Duclos-Guyot, il parut certain que c’était la terre qu’il avait vue à la fin de juin 1756, et qu’il avait nommée île Saint-Pierre.

» Le 15 on découvrit une île isolée, qui fut