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elles sont couvertes de plantations ainsi que les extrémités les plus éloignées des vallées qui se prolongent entre les collines ; elles sont habitées par des peuplades nombreuses, plus civilisées qu’aucune de leurs voisines : du milieu des terrains agrestes de la nature sauvage on passe tout à coup dans des jardins florissans et bien tenus ; le sol n’est plus chargé de branches et de feuilles pouries qui nourrissent des broussailles, des liserons, des fougères, et d’autres plantes parasites ; mais un lit de graminées en pare toute la surface, et forme ce gazon épais qui annonce toujours la culture ; des arbres fruitiers s’élèvent à des distances convenables les uns desautres ; l’ombre que répand leur feuillage abrite la nappe de verdure que les rayons brûlans du soleil des tropiques dévoreraient bientôt. Les habitations des naturels ont le même avantage ; car elles sont communément placées au milieu d’un groupe d’arbres, et souvent entourées d’arbrisseaux. La première chaîne de collines en dedans des plaines est entièrement privée d’arbres, et le soleil y dardant ses rayons sans obstacle, ne permet point aux graminées ni à aucune plante tendre d’y croître ; de sorte que tout cet espace est couvert d’une espèce de fougère très-sèche, et de deux espèces d’arbrisseaux qui peuvent affronter la violence d’un soleil vertical.

» À mesure que l’on avance, les flancs des montagnes commencent à se boiser ; enfin on arrive aux sommets les plus élevés, qui domi-