Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» D’après ces observations, il est probable que ces vents d’est alisés ne sont qu’une espèce de vent de revolin, formés par les vents d’ouest, qui sont plus généraux dans la zone tempérée. Voici l’explication qu’on pourrait en donner : en dedans des tropiques, la grande raréfaction de l’atmosphère, causée par la chaleur verticale du soleil, produit des vents alisés de l’est ; ce mouvement constant du fluide aérien à l’ouest crée, vers la zone tempérée, une espèce de revolin ; de sorte que les vents tournent peu à peu au sud et au nord, et enfin à l’ouest, point d’où soufflent les vents dominans des deux zones tempérées : mais ce courant de l’air est encore, dans les zones glaciales, contre-balancé par une autre espèce de vent à revolins venant de l’est. Nous avons averti que nos conséquences et nos conjectures ne sont pas aussi sûres que les faits que nous rapportons : les faits serviront de matériaux pour écrire l’histoire des vents ; et les conjectures sont des opinions particulières qui engageront peut-être d’autres écrivains à former un système plus parfait.

» Quoique nous ayons donné une idée générale des vents qui dominent le plus dans les zones tempérées et glaciales, nous ne prétendons pas dire qu’il ne souffle point d’autres vents dans ces zones ; nous allons même citer un exemple du contraire. Quand nous traversâmes le grand Océan, entre les 40 et les 46° de latitude sud, en 1773, en faisant route à l’est, nous reconnûmes pendant cette traver-