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des tropiques. Cette règle cependant n’est pas si générale qu’elle ne puisse être modifiée par un agent qui aurait beaucoup de force, tel que le voisinage d’une côte ou un nuage rempli de vapeurs et de matières électriques.

» Quoique les îles du grand Océan ne soient pas d’une étendue considérable, en général cependant elles jouissent de l’avantage des brises de mer et de terre ; de sorte que le vent alisé régnant agit seulement pendant le jour sur le côté de l’île qui est au vent ; il prend ensuite la direction des côtes, et il y souffle perpendiculairement ou presque perpendiculairement sur toutes leurs parties : sous le vent de l’île il devient contraire au vent alisé, mais il ne s’étend en mer qu’à un petit nombre de milles, plus ou moins, suivant la grosseur de la terre et d’autres causes accidentelles : la nuit, le même vent revient en quelque sorte, et souffle de la terre au large, en se tenant dans les limites ordinaires de ces brises alternatives.

» Comme les vents d’est régnent avec une constance particulière en dedans des tropiques, on a observé qu’en dehors des tropiques les vents d’ouest sont les plus généraux : mais leur constance pour la force et la direction ne doit jamais être comparée à celle des vents alisés de l’est. En arrivant dans un parage éloigné dans le sud, et en dedans ou près du cercle antarctique, nous reconnûmes de nouveau que les vents d’est sont les plus constans et durent le plus.