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sous le vent des portions étendues de glaces flottantes, ou de celles que les bâtimens qui font la pêche du Groënland appellent entassée, c’est-à-dire sur les bords de laquelle la mer et la pression de la glace entassent d’autres petits morceaux. Nous fîmes cette observation en entrant au milieu des glaces flottantes, le 17 janvier 1773, par 63° 15′ de latitude sud ; mais au vent de la glace nous éprouvâmes une grosse houle et un ressac considérable. Quand nous approchions d’une vaste plaine de glace solide, nous observions à l’horizon une réflexion blanche produite par la neige et la glace, et que les navigateurs du Groënland appellent le clignotement de la glace ; de sorte qu’à l’apparition de ce phénomène nous étions sûrs de rencontrer la glace à quelques lieues de distance ; c’était alors aussi que nous apercevions communément des volées de pétrels blancs de la grosseur des pigeons, que nous avons appelés pétrels de neige, et qui sont les avant-coureurs des glaces.

» Les grandes masses de glaces flottantes dans la mer refroidissent beaucoup l’air ; de sorte qu’aux environs on est affecté de ce changement de température. Le 11 décembre 1672, par un temps doux et clair, avant que nous eussions atteint une grande masse de glace d’environ un demi-mille de long, et de cent pieds de haut, le thermomètre sur le pont, attaché au cabestan, se tenait à 41 degrés. Quand nous fûmes sous le vent de la glace,