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après un long calme, devient puante et très-putride ; ce qui, suivant toute apparence, est l’effet de la putréfaction d’un grand nombre de substances animales qui meurent dans l’Océan, qui y flottent, et qui, dans les jours chauds des calmes, s’y pourissent souvent tout à coup. Il est reconnu également que les poissons et les mollusques renferment des particules huileuses et inflammables ; l’acide du phosphore, dégagé par la putréfaction du mélange primitif qui le retient dans les corps animés, peut se combiner avec quelques-unes des matières inflammables dont on vient de parler, et produire ainsi un phosphore qui flotte au sommet de la mer, et qui opère cette lumière que nous admirons tant.

» Enfin la troisième espèce de lumière phosphorique est causée par des animaux vivans qui flottent dans la mer : cet effet est dû à leur structure particulière, ou plutôt à la nature de leurs parties intégrantes : il serait à propos d’en faire l’examen, en analysant par la chimie quelques-uns des mollusques qui sont lumineux.

De l’existence d’un continent austral.

» Plusieurs savans avaient pensé qu’il existait un grand continent austral, et ils se fondaient sur ce que, s’il n’y avait pas dans le sud du globe plus de terres que l’on n’en connaissait, leur poids serait insuffisant pour contre-balancer celui des terres de l’hémisphère du nord. Notre navigation a, je crois, mis hors de doute