Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

course. Ceux que nous tuâmes pesaient de vingt-neuf à trente livres ; ils étaient assez bons.

» Les oiseaux de mer étaient des mouettes, des hirondelles de mer, des goelands bruns, et un grand oiseau brun de la grosseur d’un albatros, que Pernetty appelle quebrantahuessos : nous le trouvâmes assez bon. Les oiseaux de terre sont des aigles ou des faucons, des vautours à tête chauve, des grives et quelques petits oiseaux.

» J’oubliais de dire qu’il s’y trouve des pics de mer ou des oiseaux auxquels nous donnions le nom de corlieux quand nous étions à la Nouvelle-Zélande ; mais nous en vîmes seulement quelques couples dispersés çà et là. Il ne sera pas inutile de faire observer que les nigauds sont les mêmes oiseaux que Bougainville appelle becs-scies ; mais il s’est trompé en disant que les quebrantahuessos sont leurs ennemis ; car cet oiseau est de la classe des pétrels : il ne se nourrit que de poisson, et on le trouve dans toutes les hautes latitudes méridionales.

» On est étonné de la paix dans laquelle vivent les animaux de ce petit canton : ils paraissent avoir formé une ligue pour ne pas troubler leur tranquillité mutuelle. Les lions de mer occupent la plus grande partie de la côte ; les ours de mer habitent l’intérieur de l’île, et les nigauds les rochers plus élevés : les manchots s’établissent où il leur est plus aisé de