pendant tout notre séjour qu’on ne se battrait que dans dix lunes ; et ce ne fut que la veille de notre départ qu’O-tou et Taouha convinrent qu’ils livreraient bataille cinq jours après que nous aurions mis à la voile, comme si cet espace de temps eût été nécessaire pour achever leurs préparatifs. En effet, nous occupions une partie de leur temps et de leur attention. Je remarquais que depuis plusieurs jours O-tou et les autres chefs ne sollicitaient plus nos secours : ayant été beaucoup importuné à ce sujet, je leur avais promis que, si leur flotte partait au moment de notre appareillage, je marcherais avec eux contre Eiméo ; mais depuis ils ne m’en parlèrent plus. En examinant cette affaire, ils avaient probablement conclu qu’ils seraient bien plus en sûreté sans moi ; ils savaient que je donnerais la victoire à qui je voudrais, et supposaient que peut-être je ne ferais que dépouiller les vainqueurs et les vaincus. Quelles que fussent leurs raisons, ils souhaitaient d’être débarrassés de nous avant de rien entreprendre. Ainsi nous fûmes privés de voir toute la flotte équipée pour cette expédition ; nous aurions peut-être été témoins d’un combat de mer ; ce qui nous aurait instruits de leurs manœuvres.
» Je n’ai jamais pu découvrir combien de vaisseaux devaient composer cette expédition : je n’en ai vu que deux cent dix, outre les petites pirogues destinées à servir de bâtimens de transport, etc., et outre la flotte de Tierre-