précéder du mot moï, et auxquels ils ajoutent quelquefois celui d’eriki. Le dernier signifie chef, et le premier, lieu où l’on enterre, lieu où l’on dort (du moins à ce que nous avons compris).
» Ces monumens singuliers, observe Forster, étant au-dessus des forces actuelles de la nation, sont vraisemblablement des restes d’un temps plus fortuné. Sept cents insulaires privés d’outils, d’habitations et de vêtemens, tout occupés du soin de trouver des alimens et de pourvoir à leurs premiers besoins, n’ont pas pu construire des plates-formes qui demanderaient des siècles de travail. En effet, nous n’avons pas remarqué, dans nos excursions, un seul instrument qui soit du moindre usage dans la maçonnerie ou la sculpture. Je n’y ai pas vu non plus de carrières récemment exploitées, ni aucune ébauche de statue qui pût passer pour l’ouvrage du temps présent. Il est donc très-probable que jadis ce peuple était plus nombreux, plus riche et plus heureux ; qu’alors il avait du loisir pour flatter la vanité de ses princes en perpétuant leurs noms par des monumens durables. Les restes des plantations qu’on trouve sur le sommet des collines donnent un nouveau poids à cette conjecture. On ne peut pas déterminer par quels accidens divers une nation si florissante a pu déchoir et être réduite à l’état d’indigence où on la trouve aujourd’hui. Mais il est aisé d’imaginer plusieurs causes capables de produire cet effet ;