viron quinze pouces de large ; deux pièces de bois solides forment l’avant et l’arrière ; l’arrière s’élève ou se courbe un peu, mais dans une direction irrégulière, et finit en pointe ; l’avant se projette horizontalement, et offre une ressemblance grossière d’un visage humain sculpté ; elles se manœuvrent avec des pagaies, et plusieurs ont une sorte de voile latine faite de natte.
» Nous n’avons remarqué dans l’île d’autres quadrupèdes que les cochons ; les coqs et les poules sont les seuls oiseaux apprivoisés, cependant les bois paraissent remplis de petits oiseaux d’un très-joli plumage, et qui chantent bien. La crainte d’alarmer les naturels nous a empêchés d’en tuer autant que nous aurions pu le faire.
» Le nombre des habitans des Marquésas ne peut pas être fort considérable, car ces îles sont très-petites. La Dominica, la plus grande des Marquésas, est si généralement escarpée et si hérissée de rochers, que, proportionnellement à son étendue, elle ne peut avoir autant d’habitans que Santa-Christina. Les terrains propres à la culture sont très-peuplés sur ces îles ; mais comme elles sont toutes remplies de montagnes et de landes stériles, il est douteux que ce groupe de terres contienne cinquante mille âmes.
» Les Espagnols, qui les découvrirent, y trouvèrent un peuple doux et paisible ; ils eurent cependant un petit différent à Magdalena ;