que nous approchions du sommet. Nous prîmes du repos en différens endroits, et partout des fruits et de l’eau nous furent offerts par les naturels, qui ressemblent trop aux Taïtiens pour ne pas être hospitaliers comme eux. Nous n’en aperçûmes pas un seul de difforme ou de mal fait ; ils étaient tous forts, grands, et extrêmement agiles. La nature du pays contribue à leur activité, et l’exercice qu’ils sont obligés de prendre conserve probablement l’élégance de leurs formes. À environ trois milles du rivage, nous aperçûmes une jeune femme qui, sortant d’une maison située devant nous, montait en hâte la colline. Elle était vêtue d’une étoffe de mûrier qui descendait jusqu’à ses genoux ; ses traits nous parurent agréables ; mais nous n’en jugeâmes que de loin, car elle eut soin de se tenir à cent pieds de nous. Les naturels nous firent alors des signes pour retourner sur nos pas, et témoignèrent du mécontentement de ce que nous avancions encore. Comme nous voulions, le docteur Sparrman et moi, conserver les plantes que nous avions rassemblées, nous revînmes effectivement en arrière, tandis que M. Patten et les autres allèrent environ deux milles plus loin, sans rien découvrir de nouveau. La chaleur du jour, notre mauvaise santé et la fatigue de la route nous avaient épuisés : d’ailleurs rien n’annonçait que nous serions bientôt au sommet, et il semblait éloigné de plus de trois milles, au delà d’un espace infiniment plus
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