long de la grève à un ruisseau où l’on transporta ensuite des futailles.
» Nous n’aperçûmes aucune femme dans la foule : elles s’étaient probablement retirées au fond des montagnes à la première alarme. Quelques hommes, qui paraissaient être les conducteurs, étaient mieux armés et plus parés que les autres, qui n’avaient pour vêtement qu’un petit morceau d’étoffe autour des reins. Ils étaient grands et très-bien faits : on n’en voyait pas un seul gros et gras comme les Taïtiens, ni maigre ou rapetissé comme les habitans de l’île de Pâques. Le tatouage, qui couvrait presque entièrement le corps de ceux d’un moyen âge, empêchait d’apercevoir l’élégance de leurs formes ; mais comme les jeunes gens n’étaient pas encore tatoués, on voyait aisément qu’ils étaient extrêmement bien faits : la plupart pourraient être mis à côté des plus fameux modèles de l’antiquité. Le teint de ces jeunes insulaires n’était pas aussi brun que celui des gens du peuple des îles de la Société ; mais les hommes faits paraissaient infiniment plus noirs, à cause du tatouage dont les piqûres étaient disposées avec la plus grande régularité ; les marques d’une jambe, d’un bras et d’une joue, etc., correspondaient exactement avec celles de l’autre. Elles ne représentaient ni un animal, ni une plante ; mais elles consistaient en taches, en spirales, raies, échiquiers et lignes, qui offraient un aspect très-bigarré. La physionomie de ces insulaires, agréable et ou-