vent était contraire, et qu’il soufflait par rafales violentes de cette haute terre, l’un des grains nous saisit au moment de la manœuvre, cassa un de nos mâts ; et avant d’avoir viré, nous manquâmes d’être brisés contre les rochers, sous le vent, ce qui m’obligea de porter au large et de courir une bordée ; je revins ensuite vers la côte, et j’allai mouiller à l’entrée de la baie. À l’instant, une douzaine de pirogues, montées par une quarantaine d’insulaires, s’approcha de nous ; mais il fallut beaucoup d’adresse pour engager les hommes à venir le long du bâtiment. Enfin une hache et des clous déterminèrent une des pirogues à s’avancer au-dessous de la galerie : tous les autres imitèrent ensuite cet exemple, et ayant échangé des fruits à pain et du poisson contre de petits clous, etc., elles retournèrent à terre après le coucher du soleil. Nous observâmes des amas de pierres à l’avant des pirogues, et chaque homme avait une fronde entortillée autour de sa main.
» Quelques-unes des pirogues étaient doubles et portaient quinze hommes ; d’autres, au contraire plus petites, en contenaient de trois à sept. Ils commencèrent par nous offrir des racines d’éva (sans doute des symboles de paix), comme aux îles de la Société et aux îles des Amis : pour achever la cérémonie, nous ne manquâmes pas de les attacher aux haubans.
» Dès le grand matin du 8, les insulaires nous firent une seconde visite en plus grand