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deux femmes avait une pique de dix-huit pieds de long.

» J’ai fait ces réflexions, parce que je ne me souviens pas d’avoir, lors de mon second voyage, revu un seul des insulaires que j’y avais aperçus trois ans auparavant ; aucun ne m’a reconnu, non plus que les compagnons de mon premier voyage. Il est donc probable que la plus grande partie des Zélandais qui habitaient ce canal en 1770 en ont depuis été chassés, ou que de leur propre gré ils se sont retirés ailleurs. Il est sûr qu’en 1773, le nombre des habitans était diminué de plus des deux tiers. Leur forteresse sur la pointe de Motouara était déserte depuis long-temps ; et dans toutes les parties du canal beaucoup d’habitations étaient abandonnées. Il ne faut cependant pas conclure de là que ce canton ait été jadis très-peuplé ; car chaque famille qui se meut de place en place peut avoir pour sa commodité plus d’une ou deux huttes.

» On demandera peut-être comment ces Zélandais, n’ayant jamais vu l’Endeavour, ni personne de son équipage, ont appris le nom de Topia, et pourquoi l’on trouve parmi eux des meubles, etc. , qui n’ont pu leur venir que de ce bâtiment. Je répondrai que le nom de Topia était si généralement connu chez eux lors de ma première expédition, que vraisemblablement il se répandit sur une grande partie de la Nouvelle-Zélande, et qu’il devint très-familier à tout le monde. Ils auraient également de-