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de la jambe. Ils étaient d’ailleurs aussi malpropres que les Zélandais du canal de la Reine Charlotte, et des essaims de vermine remplissaient leurs habits. Outre ceux qui avaient le visage sillonné, d’autres y mettaient de l’ocre rouge et de l’huile ; ils étaient charmés quand nous enduisions leurs joues de vermillon. Ils gardaient dans de petites calebasses proprement sculptées une huile très-puante : tous leurs outils étaient sculptés d’une manière élégante et faits avec beaucoup de soin ; le tranchant d’une hache qu’ils nous vendirent était du plus beau jade vert, et le manche relevé par une jolie ciselure. Ils nous apportèrent quelques instrumens de musique, entre autres une trompette ou tube de bois d’environ quatre pieds de long, assez droit, de deux pouces de diamètre à l’embouchure, et de cinq à l’autre extrémité : elle produisait un braiment sauvage, toujours sur la même note : des joueurs plus habiles auraient pu en tirer de meilleurs sons. À l’aide d’une autre trompette faite d’un grand burgau, montée en bois, sculptée et percée à la pointe où s’applique la bouche, ils produisaient un mugissement horrible. Nous donnâmes le nom de flûte à un troisième instrument : c’était un tube creux, élargi dans la partie du milieu, où il y avait une grande ouverture, une seconde et une troisième aux deux extrémités. Cette trompette, ainsi que la première, était composée de deux demi-cylindres creux, placés si exactement l’un sur l’autre, qu’ils formaient un tube