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velure blanche ou grise : des cheveux extrêmement touffus, qui tombaient en désordre sur le visage des jeunes gens, accroissaient la férocité de leurs regards. Leur stature est la même que celle des habitans de la baie Dusky : ils avaient des vêtemens de phormium ; mais au lieu d’être entrelacés de plumes, des morceaux de peaux de chien pendaient aux quatre coins de ceux des plus riches. L’air commençant à être vif et les pluies très-fréquentes, ils avaient presque continuellement autour de leur cou un manteau de natte dont il est parlé dans le premier voyage du capitaine Cook ; leurs autres vêtemens étaient ordinairement vieux et sales, et moins proprement travaillés que ne l’assure le rédacteur. Les cheveux des femmes étaient arrangés avec soin ; elles avaient une parure de tête.

» Quelques heures après leur arrivée à bord, ces Indiens se mirent à voler et à cacher tout ce qui tombait sous leurs mains. On en découvrit qui se passaient de l’un à l’autre une horloge de sable, une lampe, des mouchoirs et des couteaux ; on chassa ignominieusement ces larrons, et on leur défendit de jamais rentrer sur notre bord. Accablés sous le poids de la honte, leur colère s’alluma, et l’un d’eux fit des menaces et des gestes frénétiques dans sa pirogue. Le soir ils débarquèrent vis-à-vis des vaisseaux : ayant dressé de petites cabanes de branches d’arbres, ils mirent leur pirogue sur la grève ; ils firent du feu et grillèrent du poisson pour leur souper