Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’en admettre aucune autre que l’on voudrait mettre ensuite en balance avec les qualités que le navire doit nécessairement avoir. Si le bâtiment que l’on choisit manque de quelques-unes des qualités avantageuses ; si, pour des objets d’une utilité secondaire, on diminue l’emplacement convenable aux équipages, on s’expose à voir avorter son entreprise. Le plus grand de tous les dangers à craindre et à prévoir dans un pareil voyage, c’est que le vaisseau n’échoue sur une côte inconnue, déserte ou sauvage. Il faut donc qu’avant tout il soit de la construction la plus solide ; il ne doit pas tirer beaucoup d’eau, et cependant être d’une étendue et d’un port suffisant pour contenir les vivres et les munitions nécessaires à son équipage et au temps que doit durer l’expédition.

» Il faut d’ailleurs que le bâtiment soit construit de manière à pouvoir échouer, et que sa grandeur et sa forme soient telles, qu’en cas de besoin on puisse le mettre commodément sur le côté pour le radouber. Les vaisseaux de guerre de quarante canons, les frégates et la plupart des vaisseaux marchands n’offrent point ces avantages. C’est une des causes qui a nui au succès de la plupart des voyages entrepris pour faire des découvertes dans l’hémisphère méridional. »

L’Endeavour, sur lequel Cook avait fait son premier voyage, avait toutes les qualités requises. On fit donc choix de deux bâtimens