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nourrissent principalement, quoique nous n’en ayons vu aucune. Ils couchent autour du feu, sur la terre, ou sur l’herbe sèche. Je pense qu’ils n’ont pas de demeure fixe, puisque leurs maisons ne paraissaient bâties que pour quelques jours : ils errent en petites troupes, de place en place, afin de chercher leur subsistance. Aucun autre motif ne détermine leur course. Je n’ai jamais observé plus de trois ou quatre huttes dans un endroit : chacune ne peut contenir que trois ou quatre personnes ; ce qu’il y a de remarquable, c’est que nous n’avons pas aperçu la moindre apparence de pirogue ou de canot ; nous jugeâmes tous qu’ils n’en ont point, et que cette race est ignorante et misérable au suprême degré, quoique, sous le plus beau climat du monde, elle habite un pays capable de produire tout ce qui est nécessaire à la vie. Nous n’avons rien découvert qui annonce des minéraux ni des métaux.

» Après avoir pris de l’eau et du bois, je sortis de cette baie, que je nommai baie de l’Aventure. Le pays au nord paraît très-habité ; nous y avons aperçu un feu continuel. Il est beaucoup plus agréable, bas et égal ; mais sans que rien dénote un havre ou une baie où l’on puisse mouiller avec sûreté.

» La côte, depuis la baie de l’Aventure jusqu’à l’endroit où je la quittai pour gouverner sur la Nouvelle-Zélande, court du sud-ouest au nord-est dans une étendue d’environ soixante-quinze lieues ; je crois qu’il ne se trouve pas