Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mâtre, sont remplies de truites et de quelques autres poissons : nous y en prîmes plusieurs à la ligne ; mais comme le fond est embarrassé par des troncs d’arbres, il ne fut pas possible d’y tirer la seine.

» Durant notre mouillage, nous découvrîmes de la fumée et de grands feux, à environ huit ou dix milles le long de la côte au nord, sans voir de naturels du pays : cependant ils fréquentent souvent cette baie : car nous sommes entrés dans différentes huttes, où nous avons trouvé des sacs et des filets faits avec de l’herbe ; je crois qu’ils s’en servent pour transporter leurs provisions et leurs ustensiles ; une pierre pour allumer du feu, une mèche d’écorce d’arbre (je ne puis pas dire de quelle espèce), et une de leurs lances. Je pris ces meubles, et je laissai en place des médailles, des pierres à fusil, quelques clous et un vieux baril vide, qui avait des cercles de fer. Ces sauvages ne semblent pas avoir la moindre connaissance des métaux. Les branches d’arbres qui composent leurs huttes sont brisées ou fendues, et jointes ensemble en forme circulaire avec de l’herbe ; l’extrémité la plus large de ces branches s’enfonce en terre, et la plus mince forme une pointe au sommet, qui est couvert de fougère et d’écorce : la construction en est si pitoyable, qu’elles ne mettent pas à l’abri d’une grosse pluie. Le foyer est au milieu ; il est environné de monceaux de moules, d’écailles d’huîtres, et de débris d’écrevisses, dont je crois qu’ils se