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eûmes le plaisir de les revoir sains et saufs. Ayant débarqué avec beaucoup de peine, ils trouvèrent plusieurs endroits où les Indiens avaient été, un entre autres qu’ils venaient de quitter : un feu y brûlait encore au milieu d’un grand nombre de coquillages. Nos gens apportèrent ces coquilles à bord, avec quelques bâtons brûlés et des branches vertes. Un sentier allait de ce lieu dans les bois, et conduisait probablement à l’habitation des insulaires ; mais le mauvais temps empêcha le second lieutenant d’y entrer. Le sol parut très-fertile, le pays bien boisé, surtout sous le vent des collines ; des eaux abondantes tombent des rochers dans la mer, en belles cascades qui ont deux ou trois cents pieds d’élévation perpendiculaire ; rien n’annonçait un mouillage sûr.

» Je fis voile ensuite pour la baie de Frédéric-Henry ; étant vis-à-vis de la pointe la plus occidentale d’une baie très-profonde, appelée par Tasman baie des Tempêtes, nous vîmes plusieurs feux sur la côte au fond.

» Le 11 mars, à la pointe du jour, j’envoyai le maître à terre pour sonder une autre baie ; il découvrit un excellent havre, où nous restâmes cinq jours. Le pays est très-agréable, le sol noir, fertile, quoique léger : les flancs des collines sont couverts d’arbres très-hauts et très-gros, qui ne poussent des branches qu’à une grande élévation. Ils sont toujours verts : le bois est très-cassant, et se fend aisément. Il y a fort peu d’espèces différentes, car je n’en